Les Limbes du peintre – Corinne Molina
Editions du Masque d’Or (Collection Fantamasques)
Février 2009
Une traversée spirituelle engouffrant sur son passage plus d’une cinquantaine de pages de délices et de raffinements, conjuguant avec très grand talent l’érotisme et l’épouvante. Voilà comment l’on pourrait qualifier le premier roman de Corinne Molina.
Le peintre Arnaud, dévoile aux lecteurs ses troubles et ses tourments les plus sulfureux, entraînant ce dernier dans une ivresse indomptable. Le vampirisme et la quête existentielle sont bien entendu au rendez vous…
Les personnages du récit (Céleste, puis Elena..) sont décrit comme des tableaux qui changent de morphologie au fil des pages, noyés dans un tourbillons de saveurs, entremêlées de désirs charnels et de pulsions sanguinaires.
A la frontière entre deux mondes, nous nous glissons peu à peu dans la psychologie d’Arnaud, en savourant et subissant à sa place, son obsessionnelle quête artistique, tout en suivant ses pas à la rencontre de l’idéal féminin…Adulé par-dessus tout, cet idéal est en quelque sorte le symbole d’un désir insatiable, rempli de litanies ténébreuses.
Le style littéraire adopté, métaphorique mais également cru et direct, déstabilise et séduit le lecteur car il arrive de façon plutôt subtil à faire basculer le lecteur dans ses propres angoisses et ses troubles les plus secrets, …nos fantasmes inavoués sont ainsi révélés au grand jour.
Malgré un contenu plutôt court et un scénario classique qui puisse ses ressources dans les entrailles du romantisme noir, « Les limbes du peintre » sont une véritable réussite car le texte est doté d’un style très personnel et d’une authenticité marquée au fer rouge, qui font de Corinne Molina un auteur particulièrement talentueux et attachant.
Avis aux amateurs de sensations fortes
Hugues PERRIN