Octobre 1852
Du sang coule de l’extrêmité de mes lèvres
Elle, écroulée dans mes bras… innocente… sans vie
Son cœur bat faiblement, je l’ai vidé de son sang
Si belle tu es Bérénice
Pourquoi renoncer à la vie ?
Pourquoi vouloir ? Me contraindre ?
Je voulais que tu vives des nuits, des jours heureux
Ma vie n’est pas celle que tu crois, remplie d’amour, de sexe,
De sang, de bonheur, de joie, de passion, de charme, d’aventure
Tout n’est que peine, douleur, froid, perte, tristesse
Pourquoi m’as-tu obligé ?
Je ne pouvais te voir partir
Ne plus te revoir
Qu’est ce qui c’est passé ?
Qu’as-tu imaginé ?
Pourquoi vouloir la mort ?
Pour me rejoindre ? Être comme moi ? Damné pour l’éternité
Crois tu que je prends du plaisir chaque fois que j’ôte la vie ?
Je voulais que tu vives ta vie
Mais tu m’as forcé
Y repenser me rend dingue !
Tu t’es tranchée la gorge par amour
Je n’ai eu d’autre choix que te mordre et te boire
Cela fait des siècles que je n’ai pleuré
Des siècles que je n’ai ressenti aucune émotion
Tu as renoncé à vivre normalement parmi les tiens, les humains
Amoureuse d’un damné, condamné à errer la nuit pour l’éternité
Écroulée dans mes bras. Tu ne respires plus
Toute la chaleur de ton être s’en est allée
Tu es froide. Terriblement froide.
Lorsque tu te réveilleras, la faim te rongera
Tu chasseras, mon amour, oui, tu chasseras
Tu m’as aimé et m’aimeras
- Bérénice ! Je t’aime !
Ton cœur s’est arrêté
Tu es sans vie
Tu respires et aspire mon amour, mon sang, ma vie
Tu m’embrasses en mordillant
Mes lèvres, mon sang
Ma chair, mon être
Car tu m’aimes
- Galadrieeel… me soupires tu à l’oreille
Ta voix étrange, avide de sang, me pétrifie
- Galadriel, je t’aime. Mène moi vers toi.
Auteur : Galandin
Illustration : Rendez-Vous de Elie Darco.