Tout prés de l’arc sableux
dévoilant par quelques chenaux étroits
des lagunes bleutées caressant quelques brindilles de bois,
j’observe inconsciemment, au dessus de l’eau…et non loin du rivage
les reflets endormis de mon étrange visage.
Par delà l’étang de l’Or, bercé entre la faune et la flore,
je me souviens avec nostalgie, de mes sombres poésies.
Promenade solitaire, ponctuée de royaumes imaginés
le Grec, le Prévost, sans oublier le Méjean soumis aux caprices du vent
sont des lieux bienheureux, qui n’ont désormais pour moi, plus aucun secret.
Espace isolé, peuplé de sublimes créatures,
sternes , avocettes et flamants nourrissant la joie des enfants
survolent en bataille des airs de liberté, loin des murmures et
loin des ombres en pagaille du château hanté de l’Engarran.
En surface,obiones, salicornes et saladelles se livrent parfois à d’étranges duels
afin d’épouser en terne farandole les volontés éthérées de notre nature éternelle
Mais aujourd’hui le temps menaçant qui rôde autour de moi, me ramène à une bien triste réalité…Silence
Patience…et sans bruit, le monde va bientôt changer.
Terre du Languedoc, chargée d’histoire et de mystères,
il est maintenant trop tard pour revenir en arrière
le Sombre, le Noir et la Poussière
ont malheureusement assassiné mes dernières Chimères.
Etendu, le regard figé sur l’état de l’atmosphère
Je ne discerne désormais plus mon visage, hier encore si fière,
mais seulement le reflet déformé d’un ciel qui s’enfuit, tel un sentiment amer.
Lentement…mon corps sans vie s’alourdit, telle une triste pierre
pour sombrer avec désœuvrement dans les basses profondeurs, sans peur.
C’est ainsi que s’inscrit la sinistre fin, d’une longue ballade imaginaire,
dévoilant par un chemin de foi un nouveau monde si mystérieux
noyant dans ma mort mes sordides aveux.
Auteur : ombreflets
Illustration : Miroir Naturel de Selenys.