A mes pieds s'étale un gouffre sans fond et vide
Tapissé d'épines, boyau étroit, morbide,
C'est, d'ici à la mort, un long intervalle,
Un vieux puits de mine, trop humide et sale.
A quoi bon résister, et creuser plus avant,
S'arracher les ongles, sur des éclats tranchants
Car souffrance ici-bas, et enfer à la fin,
D'une enfance triste, à l'écrin de sapin...
Alors fils, cesse tout, arrête la lutte!
Vois se mêler ton sang, et l'eau troublée du Styx,
Qui polluent tes veines, hébété, regard fixe
Aussi sûrement que le son de la flûte
Du temps qui t'envoute et berce ton malheur
Transperce tes tympans ton esprit et ton cœur...