Au bord du Styx (poème)

C’est un ruisseau qui coule, voluptueux
Intègre et généreux
Par cascades saccadées
De pourpre teinté.

Dans ses courants, majestueux
Défilent monstrueux
Les corps évidés
De pourpre teinté.

Tous ces rêves inachevés qui flottent
Quand dans mon âme grelotte
Le goût amer des regrets.

Tous ces rêves rejetés qui escortent
Quand dans mon cœur grelotte
Toutes les retombés d’un vol manqué.

Et la source jaillit de son point
de compression
et des veines fuient
Ces vaines illusions.

Alors je me laisse glisser, malheureuse
Instable et peureuse
Sur ce fleuve sacré
De pourpre teinté.

Et de mon fleuve qui se propage
Je ne peux plus l’arrêter
Et de tout ce carnage
Je suis fatiguée.

Et alors la source jaillit de ces points
De sutures
Et des veines fuient
Ces frêles ratures.