Dérives

Illustration : Dérives

Le vaisseau du désir navigue sur un océan de trouble, te double le cap de l’espérance, pour sombrer enfin dans le vide, infini, vaste refuge des mondes endormis.

Le vent souffle, les sirènes chantent
Le temps demeure et ne faiblit.

Les horizons rouges, au loin s’illuminent et la brume de son gris manteau dissimule nos traces, un parfum sourd et amer rampe sur les étendues humides. Tout ici hurle au vigil endormi la part secrète de sa création.

Le vent souffle, les sirènes dansent
Le temps demeure et ne faiblit.

Si le songe n’est qu’une réminiscence, ce n’est que de la création affaiblie, d’un univers trop exsangue et de cette immuable tragédie.

Le vent souffle, les sirènes mentent
Le temps demeure et ne faiblit.

La lueur est intérieure, comme la perle ensevelie, la nacre en nous dans son cocon est pris.
Combien de temps encore avant de renaître pour la première fois ?
Le ruban de nos vies continue de se dérouler dans la pure abstraction, loin du regard divin et réprobateur de la conception.

Le vent souffle, les sirènes flambent
Le temps demeure et ne faiblit.

Que la nuit est noire, la mort une aubaine, pour tout ce que l’on aura su voir
Le masque hideux de l’homme vu au prisme céleste, n’est qu’un mensonge dont on a oublié le nom.

Le vent souffle, les sirènes hantent
Le temps demeure et ne faiblit.
Les âmes tanguent et dérivent
Nulles amarres ne les retiennent plus désormais.

Auteur : Mifoune

Illustration : Dérives de Duc DeVille (Antonin Maignan).

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