Je suis assise à terre et j’observe la vie ;
Contemple tous ces yeux et ces corps décharnés,
Ces bouches sans sourires, et ces doigts effilés,
Ces bottines de cuir sur le bitume gris.
J’attends près de ce monde un signe de bonheur ;
Trouve juste l’espoir, hésitant, maladif,
De réponses aux problèmes les plus souvent naïfs
Qui n’ont aucun lieu d’être, pendant que tourne l’heure.
Recherche infructueuse de satisfaction,
Et attente, peureuse, de quelque délivrance…
Vois donc passer ainsi dans leurs curieuses danses,
Des pantins agités d’incompréhension.
Comme quelque film triste, passant en noir et blanc,
Et où malgré le nom, le gris pourtant persiste…
Des pages vierges quand certains des mots résistent :
Oublier sa nature en les imaginant.
Je suis bientôt en terre, et observe la vie :
Contemple tous ces vers et ces mouches bleutées,
Ces quelques manteaux sombres tout juste achetés,
Ce mouchoir innocent que ta larme salit.
Auteur : Nymphe dark
Illustration : perdue de Anakkyn.