Interview Julien Coquentin (dossier)

Introduction (HP)
L’équipe de reflets d’ombres s’est intéressé ce mois-ci à un site web brillant et incisif qui conjugue à merveille la lettre et l’image.
http://www.bwiti.odexpo.com
Vous y trouverez des passerelles colorées de fantaisies qui vous conduiront vers divers domaines artistiques (sculpture, peintures, dessin artisanat d’art…). L’investigateur de cette sublime démarche artistique se nomme Julien Coquentin. Corinne Moline a donc côtoyé ce talentueux personnage le temps d’une interview afin de dévoiler au grand jour les secrets d’un parcours mystérieux immergé dans l’art de l’image et de ses déclinaisons.

1- Parlez-nous un peu de vous, de votre parcours professionnel
Il faut garder à l’esprit que la photographie n’est pas ma profession mais bien plutôt une passion dévorante. Dans la vie de tous les jours et ce depuis maintenant presque 8 ans, je suis infirmier et travaille de nuit, ce qui me laisse du temps pour raconter mes histoires.
2- Qu'est ce qui vous a poussé à vous lancer dans la photo ?
La photographie a véritablement fait irruption dans mon existence à l’avènement du numérique lorsque j’ai pris conscience des possibilités immenses que cela présageait. On vit dans un monde d’échanges où les informations sont à portée de mains, alors la compréhension et l’apprentissage d’une technique est à mon sens aujourd’hui plus simple. Avant je faisais des photos sans y penser, à présent je ne pense qu’à ça … 
3 - 4 - Pourquoi cette attirance vers le côté sombre ? Que vous inspire-t-il ?
Il m’est difficile de parler de ce que je fais, je crois que mes photos et leur texte sont assez explicites. Maintenant si je dois essayer d’analyser « mon travail » alors je préciserai que j’ignore pourquoi mes photos sont généralement sombres. A la prise de vue et au traitement ou encore à l’écriture des textes, je ne pars pas dans l’idée systématique de réaliser quelque chose de tragique et mélancolique. C’est progressivement lorsque l’édifice se construit qu’en effet j’ai tendance à verser du côté obscur de la force… 
Finalement peut-être est-il tout simplement plus facile de traduire des êtres douloureux et leurs failles plutôt que de conter des existences sereines…
5- 6 - Quelles sont vos inspirations pour créer vos œuvres ? Avez-vous des modèles en tant qu'artistes ? Lesquels ?
Je m’inspire avant tout des endroits que je photographie, on ne raconte pas tout à fait les mêmes histoires à partir d’une rue en pleine nuit ou au petit matin en se baladant dans les prés. Si le récit n’existait pas avant la prise de vue alors les mots seront inspirés de l’image et inversement, à moins que l’ensemble ne fasse conjointement irruption. Autrement, mes lectures en cours et passées peuvent influencer mon « travail » ainsi que mon quotidien pris dans sa globalité.
Mon évolution photographique est également marquée par le cheminement qui est le miens au travers des sites internet dits communautaires. Je pense notamment à Deviantart, véritable vivier de talents assez stupéfiants.
7- 8 - Décrivez-nous votre univers artistique ? Parlez-nous de vos projets à venir ?
Le monde que progressivement je me construis est peuplé de personnages, ce qui est d’ailleurs devenu comme une pierre angulaire soutenant mon édifice photographique. Mes premiers clichés ont été rassemblés autours d’une même idée, conter l’existence d’un autre. C’est ainsi que j’ai vu naitre Albert Forin, Anna Minka et Cédric Meloville. Je travaille actuellement à la réalisation d’un 4eme personnage ainsi qu’à divers petits projets photographiques. D’un point de vue purement technique, j’envisage très prochainement d’appréhender l’univers de l’argentique par le moyen format, ce sera très excitant et je suis particulièrement enthousiaste à l’idée de me confronter à ce monde qui m’est inconnu.
9- Avez-vous toujours souhaitez faire cela ?

Absolument pas…
La photographie et le plaisir que j’éprouve à la confondre avec mes mots est une joie intense qui m’est tombée dessus sans que véritablement je n’y prenne garde.

10- Vous qualifierez-vous comme quelqu’un de sombre ?

Pas du tout…. Un peu réservé et d’un abord assez froid mais sinon j’aime plutôt la vie… J

11- Avez-vous été un jour attiré par la noirceur d’une de vos œuvres ?
Il est certain que l'acte de photographier ou d'écrire même de courts textes sans prétention engage celui qui en est l'auteur... Alors oui, bien sur, je retrouve ce que je suis dans mes ébauches mais plutôt dans les détails...
Corinne Violaine 21 Novembre 2009