Je suis le temps que je prends pour mourir
Descendre les marches une à une et dépérir
Ne plus rien sentir juste s’évanouir lentement
Ombre qui ne demande qu’à en finir inlassablement
Je suis le temps que je prends pour vomir
Ces latentes heures ces minutes sans avenir
Précipiter mon corps sans vie
Vers l’ineffable destin vers l’infini
Je suis le temps que je prends pour comprendre
Ce monde sans clé fait de cendres
Infusion funèbre qui coule dans mes veines
L’escalier se déploie me délivrant de toute haine
Je suis le temps que je prends pour me souscrire
A l’insipide existence qui ne fera que me salir
Pensées et silences çà et là encore
Et déjà la lune mauve dans le ciel se mord
Clé de cidre en suspension qui ne demande qu’à s’ouvrir
Oui. Je suis le temps que je prends pour mourir.
Auteur : Evangéline
Illustration : Les Larmes du Temps de Daniel Peron.