Le Bateleur

La table était solide et pourtant sur trois pieds
Simplement reposait
Sur son plateau la chair d'un monde en devenir

La table était solide et lui, pour divertir
Les badauds d’un sourire
Lui, pétrissait la terre, le vent, l’eau, le feu

Les passants se prêtaient de grâce ahurie
A ses badineries
Plus sérieuses qu’on croit plus profondes qu’on pense

Toutes ses jongleries venaient d’une âme vive
Au monde réceptive
Sensible à la justice et pure en son essence

Sensible à la justice
Il dit commencement
Et raconte matrice
Mais aussi solitude en l’épanouissement

Il raconte matrice car chaque homme naît seul
Aux myriades cachées qu’il lui faut découvrir
Puis tailler
Puis sertir
Avant de s’échapper de ce monde linceul

Ses jambes écartées disent l’indécision
Mais tout en notre monde n’est qu’une illusion
Illusionniste il est mais nuire ne veut point
Il vous offre le soc, la glaise et le chemin

Et s’il perd son chapeau rendez le lui, célère
Car son esprit s’affaire
A demeurer ouvert aux choses d’ici-bas

La table vous attend, le Bateleur est là…

Auteur : Russalka

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