Reflets d'Ombres n° 22 (édito)

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Les premières lueurs du jour ont soudainement transpercé les lucarnes délabrées de mon vaste refuge, balayant dans le silence, à l’image du vent des cimetières, une poignée de souvenirs, imbibés de brunes poussières. Au delà de ces tristes mûrs, parmi les silhouettes égarées sillonnant le bitume scarifié de légendes urbaines, j’observe avec écœurement la civilisation humaine qui s’éveille.
Faut-il dévorer le cœur des hommes pour ressusciter son goût de l’existence, ou bien suivre un tout autre chemin ? En se rangeant parmi les rats dans les couloirs de la misanthropie, on se laisserait facilement enfermer dans un sanctuaire inviolable, haïssant profondément les dieux et les démons qui entourent l’univers…
J’ai pour ma part choisi d’exhiber de temps à autre ma plus fine lame, pour voir jaillir sous mes yeux des torrents de laves, transportant d’innombrables viscères humaines, condamnées à polluer durant quelques heures la beauté du firmament. Il s’agit bien là d’une représentation symphonique, un véritable hymne à la putréfaction, dont je serai le redoutable chef d’orchestre.
Bercé par le mécanisme des caravelles contemporaines, qui de station en station déposent les citoyens et voyageurs en quête de culture, ou de profits économiques pour le compte des usines nouvelles, je me laisse volontiers plongé dans un pseudo-sommeil, entaché de visons morbides. Certaines substances gastriques desséchées, accompagnent bien souvent le quotidien des marginaux et SDF qui jour à après jour m’offrent l’opportunité d’un voyage sans retour vers des horizons de liberté imprégnés de décadence. Je n’ai cependant aucune illusion sur mon devenir, car il me faudra moi aussi rejoindre bientôt la nef des fous. Les mots qui s’entrechoquent dans mon esprit, n’ont en effet plus vraiment de sens si ce n’est dans le royaume de la schizophrénie.
Mon testament prendra la forme d’un fait divers meurtrier dont je serai évidemment l’auteur. De ma tombe où pousseront ces délicieuses fleurs du mal, on pourra alors écouter sous le terne éclat du clair de lune ces merveilleux vers de Guillaume Apollinaire :
« Vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure »

Docteur Heinrich Vladheim, radié
par le conseil de l’ordre des médecins pour déviance
dans le cadre de ses travaux de Recherche en psychiatrie

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