Reflets d'Ombres n° 6 (édito)

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Imaginaire, Réalité et Poésie !

Boris CYRULNICK, neuropsychiatre et éthologue français, s’est penché dans nombres de ses ouvrages sur un phénomène emprunté à la métallurgie : la résilience. Il s’agit, humainement parlant, de la capacité à se remettre des chocs, des blessures et/ ou des traumatismes subis.
Vous, lecteurs, qui parcourez ce début éditorial, allez me demander ou du moins penser (très justement d’ailleurs) : « Mais quel rapport avec Reflets d’Ombres, le webzine de la littérature gothique et fantastique ? » et « quel rapport avec le titre de son édito ? »
Un peu de patience, dans quelques lignes votre lanterne sera éclairée sauf si vous pressentez déjà où je veux en venir.
Pour que cette résilience ait lieu chez l’enfant celui-ci a besoin d’un tuteur de résilience. Un terme légèrement barbare pour nommer la personne (adulte de son état) qui lui permettra de surmonter et de faire fi de l’événement traumatique subi. Cette notion s’applique également à l’adulte qui, dans sa vie de tous les jours, subit de plein fouet la dureté impitoyable du présent, les incertitudes du futur et qui, bien souvent, se trouve encore sous le choc d’évènements passés datant pour certains… de l’enfance !
A mon sens le tuteur de résilience ne réside pas forcément en l’humain. Il peut être autre ! Il peut, en effet, revêtir la forme de l’écriture…

L’écriture ! Facteur de résilience par excellence qui permet d’exprimer l’inexprimable, de surmonter l’insurmontable et, parfois, de survivre à l’abjecte et à l’innommable. Ou à la simple douleur.
L’écriture qui libère, qui révèle et qui sauve !
L’écriture qui amène l’individu – nous permet ! – à s’affranchir de la réalité et de ses tortueux méandres où s’entremêlent la férocité des évènements et nos angoisses les plus ancestrales..
« Quand le réel est terrifiant, la rêverie donne un espoir fou (…) » voilà ce qu’écrit Boris CYRULNIK dans son livre au titre qui pourrait nous laisser perplexe si nous ne le comprenions que trop bien : Un merveilleux malheur.
Et bien souvent, ce réel terrifiant, qui nous agrippe de sa poigne de fer réduisant notre marche de manœuvre, distille en notre être pris au piège et en notre chair meurtrie : peur, rage et honte.
Alors de notre esprit en fusion sortent les mots qui se couchent sur le papier. Ils s’y inscrivent avec virtuosité. Reflets d’ombres de cette effarante réalité. Angoissante. Infâme. Exaspérante.
Avec virtuosité mais aussi avec poésie. Et cela quoiqu’il puisse en être dit. Quels que soit les normes d’écriture, de goûts et de couleurs. A l’instar des lois et de la morale. Faisant fi de l’autoritarisme et de la rigidité littéraire. Se moquant du jugement de « Ceux Mieux Placés pour Savoir »

Finalement, comme le souligne si justement Pierre AUTIN-GRENIER (écrivain de son talent et dont le titre de l’un de ses ouvrages me paraît de circonstance : « Toute une vie bien ratée »), la poésie se trouve en chaque écrivain, quelque soit son domaine d’expression : qu’il soit auteur de poèmes bien entendu, mais aussi de romans, d’aphorismes, de nouvelles, de biographies, de journal intime ou de mots griffonnés au dos d’un sous-boc sur le coin de table d’une obscure taverne. Que cet écrivain soit amateur ou confirmé.
Je me permettrai juste d’aller un peu plus loin avant d’en finir : ce poète existe en chacun de nous, en chaque individu qui peuple cette damnée sphère terrestre, derrière nos plus sombres tourments, nos plus profondes blessures et dans l’euphorie de l’existence. Ce poète qui survivra dans l’infini des existences, cela même quand la réalité s’exprime de la manière la plus vile, la plus horrible et la plus abjecte possible.

Et pour illustrer cette certitude (la mienne, que je vous offre si vous êtes preneur) je citerai à nouveau Boris CYRULNIK : « (…) A Auschwitz ou lors de la guerre du Pacifique le surhomme était un poète. » (Citation faisant suite à celle que je vous ai faite partagée quelques lignes plus haut).

Bons moments à vous en compagnie de nos poètes gothiques et fantastiques !

MOSLONKA Michaël

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