Méfiez-vous de mes doigts crochus comme des serres,
Ces instruments vernis que m’envient les sorcières !
Avec, je laboure les âmes et les cœurs,
Et j’y sème, à brassées, la tristesse et la peur.
Mon regard, aiguisé comme le fer des lances,
Transperce les corps et les pique de souffrance.
Même avec les bombes et les chars de combat,
La guerre ne ferait pas autant de dégâts !
Mon sourire fait penser à une blessure,
Montrant mes dents qui appellent à la morsure.
Quand ma bouche s’emplit du goût de votre sang,
J’exulte soudain d’un plaisir presque indécent !
Rien ne peut me plaire plus que vous voir souffrir,
Et de rencontrer votre regard de martyre,
Quand, lassée du jeu, j’ôte le doute et précise :
« Je suis la mort, comment faut-il que je le dise ? »