Le chat

Quel étrange animal que le chat !
En silence, il me suit pas à pas,
Guettant chacun de mes mouvements,
Curieux comme le sont les enfants.

Qu’ils soient bleus, marrons, jaunes ou verts,
Ses yeux ronds, béatement ouverts,
Brillent d’un éclat particulier,
Me donnant l’impression d’être épiée.

Son regard semble fouiller mon âme,
Comme un fauve une carcasse infâme.
Plusieurs fois, croisant ses yeux limpides,
Persuadée que cet être placide,

Sous son doux pelage de félin,
Abritait un esprit sibyllin.
Je me suis surprise à réprimer,
Un frisson de peur irraisonné.

Parfois, j’imagine également,
Que je rencontre l’œil bienveillant,
De Bastet, la douce déité,
Qui, de loin, semble me protéger.

Mais une angoisse me paralyse :
Je redoute qu’elle ne réalise,
En m’observant avec minutie,
Que je ne mérite que mépris.

Auteur : Rachel Gibert

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